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mardi 27 mai 2014

Nagou, les cultures, l'eau



Les  jeunes pousses de mil pointent leur nez

Il a plu récemment et la terre revit. Du vert surgit de partout. Nagou a changé d'aspect. Nous sommes au tout début de la saison des pluies. Elle a à peine commencé mais il est tombé assez d'eau pour que les travaux des champs démarrent. Chaque mètre carré de terre est exploité, des sillons réguliers sont tracés partout. Il fait une chaleur écrasante. 
Entre autres poncifs de ce genre, vous avez sans doute parfois entendu dire que les Africains étaient indolents. Mais ici chaque geste coûte. Il fait chaud, pas de boisson fraîche pour se désaltérer. Pas de boisson du tout. Simplement, un soleil de plomb qui vous fait transpirer au moindre mouvement. Alors on s'économise et les gestes sont lents et mesurés. Difficile d'être à 100% par 40° à l'ombre et creuser des sillons avec un instrument rudimentaire. Pas d'indolence, non, un sens pratique plutôt.

Plan d'arachide

J'essaie d'imaginer ce que peut-être la vie sans cette eau que je gaspillerai à nouveau si facilement au retour en France. Lors d'une de nos réunions sous le manguier avec une partie de la population, je verrai pour la première fois une femme apporter une calebasse d'eau, l'eau du forage, à un des vieux du village. Alors que j'aurai un fréquent recours à ma bouteille d'eau (minérale) je ne les verrai jamais boire. Je n'ai pas pensé à poser la question à Martine ou Didier. En fait c'est probablement tout simplement parce qu’ils n'ont rien pour la transporter et boire commodément.


Trop dur de pomper ! Il faut amorcer la pompe pendant cinq bonnes minutes. L'eau est à plus de soixante dix mètres. J'ai triché, on m'a aidé.


Toujours est-il que tout notre projet tourne autour de l'eau. Actuellement le forage creusé précédemment par l'association alimente le village et ses environs. Chaque villageois qui y tire de l'eau paie une redevance qui sert à alimenter la caisse tenue par le comité de l'eau (important comité comme on s'en doute et géré par des femmes). Quand le forage est en panne, il y a donc théoriquement les fonds pour le réparer. Actuellement ce forage produit de façon exceptionnelle. Mais le drame est qu'il sert aussi à construire les bâtiments du projet. De l'eau potable pour faire du ciment ! Nous sommes donc paniqués à l'idée qu'il soit sur-exploité et qu'il tombe en panne ou s'épuise. Depuis plusieurs mois nous essayons de mettre sur pieds une étude précise de tous les forages du plateau et puits de Nagou. Un catalogue de l'eau, en fait. 
Mais pas facile du tout de faire bouger les choses lorsqu'on se trouve à des milliers de kilomètres. Un des objectifs du voyage est donc de débloquer le dossier pour de bon avant notre départ. Et ceci, malgré la venue du chef de l'état à Dapaong qui eu la mauvaise idée de faire un voyage officiel juste le week-end où nous y étions. Pas facile pour les rendez-vous !

à suivre...


jeudi 22 mai 2014

Ouagadougou, Afrique mystérieuse


Message sibyllin !

Le vol est sans histoire. Notre destination finale est Dapaong, au nord du Togo, mais nous atterrissons toujours à Ouagadougou et faisons le reste du trajet, 300 km, en voiture. C'est plus court que de passer par Lomé et de remonter tout le pays. Et comme le vol Air France nous fait arriver le soir, la première nuit se passe à Ouaga (faisons local et laissons tomber dougou !).
L'hôtel choisi est le premier sur la liste de TripAdvisor. Un message sibyllin est accroché au dessus de la porte. Encore aujourd'hui je ne comprends pas ce que cela veut dire. Cela ressemble aux traductions faites par Google.



L’hôtel est un peu excentré et est le long d'une lagune. Sa terrasse offre une vue  surprenante. Un peu fatiguée et encore déboussolée par l'environnement, je me frotte les yeux car je vois un homme marcher sur l'eau. L’impression est saisissante. Mais en fait l'explication est simple : l'eau est très peu profonde et les premières pluies ont beaucoup étendu cette petite lagune.











Devant nous une  femme puise de l'eau pour arroser son potager. Plus loin nous voyons deux autres femmes sarcler avec des houes rudimentaires, à peine différentes de celle que nous verrons dans le musée de la Région des Savannes. Trois petits enfants se baignent dans une mare. À quelques mètres, deux zébus, leur bois entremêlés, luttent front contre front.













Il fait très chaud et le soleil disparait. Le jour tombe vite en Afrique. Nous rentrons dans le lobby et sommes transportés alors un demi siècle en arrière, l'impression d'avoir fait irruption dans un film. Il fait presque nuit et une lumière jaune et avaricieuse est diffusée çà et là par quelques lampes. Cette lumière glauque rend encore plus tristes les meubles en bois vernis et sombres. Sur le mur, des trophées de chasse, des têtes de buffles et d’animaux inconnus. Les ventilateurs brassent un air chaud et humide et dans un coin, la télévision diffuse une vieille série avec Roger Hanin, une histoire de gangsters : musique hollywoodienne et femmes impeccables en robe de cocktail. Un homme est assis et suit distraitement l’épisode. 
Nous connectons au wi-fi et sortons du film. Ouf ! Nous voici revenus au XXIᵉ siècle !



Le matin suivant sous les yeux indifférents des omniprésentes pintades, nous partons pour Dapaong, conduits par Kader, le même chauffeur que lors des voyages précédents.




mardi 13 mai 2014

De la rando au Togo !


Arrivée des marcheuses, la presse était là !


Nous levons fièrement le pouce, fières d'avoir marché, fières d'avoir résisté à la grêle, aux averses glacées, à la boue et fières d'avoir porté l'espoir des petits de Nagou. Mission accomplie : rando bouclée en 3h54. 



À la deuxième très grosse averse, quand la température à commencé à descendre, certaines d’entre nous se sont demandé où était la sortie la plus proche ! Mais cela n’a pas duré et de toutes façons nous ne pouvions pas abandonner. Pas après ce bel élan de solidarité, d’enthousiasme que cette rando avait suscité. Une ou deux marcheuses (pas de noms !) ont un peu déliré en rêvant à la chaleur togolaise mais c'est d'un bon pas et avec bonne humeur que nous avons parcouru ces 16 km, que nous somme montées d'un côté du Doubs, pour en redescendre peu après et y remonter ensuite. Il faut dire que lorsque nous voyions les traileurs passer et essayer de garder l'équilibre en courant dans la boue, nous avons fini par trouver que notre sort était enviable. Allons, soyons honnêtes : oui le temps a été mauvais, frôlant l'exécrable mais finalement sauf quelques instants désagréables, nous avons passé quatre heures à bavarder avec les copines en oubliant le froid et la pluie ! 






Et puis, quel résultat :

et ce n'est pas tout, car en fait nous avons collecté 2300€ avec les chèques qui ont été envoyé directement à coup de pousse. Bravo et merci à tous !











Nous partons au Togo mercredi avec Patrick. Mardi matin donc, vol air France vers Ouagadougou puis voiture pour Dapaong et le lendemain, départ pour Nagou. Nous sommes impatients de voir ce qui a été fait au village. Patrick a échangé des centaines de mails depuis son dernier voyage, il y deux mois à peine, et passé des heures au téléphone avec Didier (notre contact coordonnateur des travaux), Anani (autre contact Rotary Club de Daapong) et d'autres  mais il n'y a que sur place que nous aurons une vue exacte de la situation..Nous partons avec trois cartons de jouets et jeux pour équiper le jardin d'enfants. Nous avons divers rendez-vous avec les autorités, les entrepreneurs et les présidents des comités de Nagou.
Je vous raconterai tout cela sur le blog dès mon retour, c'est promis !

Si vous ne l'avez pas encore fait, allez voir la présentation de l'assoc sur youtube. Elle est vraiment sympa et donne envie de danser. Et vous pouvez aussi nous suivre sur notre page facebook

À bientôt


jeudi 8 mai 2014

Rando des Forts, J - 3 : on fourbit les armes et on scrute le ciel !

Nous voyageons léger !

Après en avoir tant parlé, c'est bientôt le moment d'enfiler les chaussures de marche et d'aller faire cette rando de chèvres !
Depuis quelques jours nous scrutons le ciel et sommes accro à l'appli météo du smartphone. Il semble que la catastrophe (16km dans la boue et sous la pluie, comme l'année dernière) n'aura pas lieu . Nous n’échapperons probablement pas à quelques gouttes de pluie mais protégées par nos jolies casquettes, aucune crainte à avoir pour nos brushing respectifs !
Et si la presse de coup de pousse est présente dimanche, nous posterons des photos de ce qui se promet d'être un bon moment passé ensemble, sous le signe de l’entraide et de la solidarité.

Merci d'avoir parlé du projet autour de vous : au début nous étions 3 marcheuses, dont 3 collecteuses, nous sommes maintenant 7 marcheuses dont 4 collecteuses et nous avons réuni 1615€ sur la page de campagne, 1960€ en tout avec les chèques reçus ! Car, oui, nous ne l'avons peut-être pas toujours rappelé, mais, si vous êtes réticent à passer par internet pour faire un don, vous pouvez envoyer un chèque à : coup de pousse, 17 rue des Tournelles, 75004 Paris (l'avoir fiscal vous sera alors envoyé en fin d'année). 
Merci encore pour votre soutien, l'intérêt que vous portez au projet et votre générosité.



Pour en savoir plus

Visitez le site de coup de pousse, www.cdpousse.org et suivez nos actus en vous inscrivant au flux des billets (en haut à droite du blog), écrivez-nous à florence@cdpousse.org et pour faire un don, cliquez ici